La nuit du vendredi 13 novembre, à Paname et autour, on a cherché nos potes, pleuré nos disparus et nos blessés. On avait tous des amis ou des proches d’amis dans ces bars qu’on connaît par cœur ou au Bataclan. Un de nos journalistes était au Stade de France aussi. Et puis il y a ces milliers de personnes qui ne peuvent plus rentrer chez elles, privées de moyen de transport ou leur quartier bloqué par la police. On ne va pas se mentir, on s’est senti directement attaqués.
#PortesOuvertes
Sur le net la réaction est immédiate : des milliers de Parisiens et d’habitants de banlieue se portent volontaires. Par un hashtag sur les réseaux sociaux, ils signalent leur #porteouverte et leur secteur. Ils accueillent dans leur appart’, pour quelques heures ou pour la nuit, ceux que les massacres ont mis à la rue. Des rescapés d’une tuerie rapidement abrités, des amis d’amis qui trouvent du réconfort. Ainsi, notre journaliste en galère au Stade de France, a trouvé une #porteouverte et un verre de calva à Saint-Denis. Dans toute l’Île-de-France, des dizaines d’apéros improvisés, histoire de passer le temps. Se réconforter avant de pouvoir revenir à la maison.
Parfois on n’est pas trop cons
Là on se dit que parfois on n’est pas trop cons. Quand certains perçoivent dans la tragédie de vendredi une France qui part en vrille. Nous, nous préférons retenir ces milliers de personnes qui se rassemblent. Sans doute que même la voisine du second, celle qui gueule tous les vendredis sur le bar d’en dessous, a cette fois ouvert sa porte aux fêtards. Ces portes ouvertes sont l’antidote qui permettra de surmonter les malheurs de vendredi soir et ceux à venir.
Ces portes ouvertes sont aussi dans nos têtes. Après Charlie on avait fait un édito pour dire que ces attentats nous rendaient cons. Et si là, on n’était pas con ? Et si cette fois on gardait la porte ouverte ? Le journaliste Nicolas Hénin, ancien otage de Daesh en Syrie, a dit vendredi soir :
« Ce qui se passe n’est pas nouveau ni même rare. La seule rareté c’est que ça se passe sous nos fenêtres plutôt que dans un pays lointain. »
Quand la jeunesse française pleure ses morts, des milliers de jeunes d’Afrique et du Moyen-Orient continuent à fuir les extrémistes qui font exploser des bombes sur leurs marchés ou attaquent leurs universités. Ces réfugiés frappent à nos portes, et nous les accueillerons. Car nous sommes la même jeunesse. Ensanglantée.
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