« Sale juif, les goys (sic) redressent la tête. » Voilà les dernières insultes proférées par Frédéric P., quelques secondes avant de se battre avec Marc Grinsztajn, l’éditeur du livre de StreetPress consacré au facho business d’Alain Soral. Résultat : une nuit passée à l’hôpital, des agrafes à l’arrière du crâne et 2 jours d’ITT pour notre éditeur.
L’agression s’est déroulée dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 septembre. Sous les coups de 2 heures du matin, Marc Grinsztajn arrive devant son domicile, après un diner avec des amis. Alors qu’il compose son digicode, un homme surgit à côté de lui armé d’une bouteille en verre, et lui lance « sale bobo, le peuple aura ta peau ». Marc Grinsztajn entre dans son immeuble mais l’intimidateur bloque la porte avec son pied, et balance, menaçant : « tu connais Robespierre ? ». Pour éviter de se retrouver coincé dans la cour de sa résidence avec son agresseur, l’éditeur ressort. Les deux hommes sur le trottoir, Frédéric P. profère de nouvelles insultes :
« – Sale juif ! »
« – Quoi ? » répond Marc Grinsztajn
« – Les goys redressent la tête », rétorque-t-il.
Se sentant menacé, Grinsztajn lui assène un coup de poing puis fait demi tour. L’autre lui lance une de bouteille en verre, par derrière, qui lui entaille le crâne, avant d’exploser sur la porte. Pas de bol pour Frédéric P : l’éditeur parvient à le maîtriser jusqu’à l’arrivée de la police.
Connu des services de police
Frédéric P, est connu des services de police pour ses activités politiques. Il a été contrôlé lors de la manifestation « Jour de colère », et a également milité chez les « veilleurs », a-t-on appris lors de la confrontation qui s’est déroulé, ce jeudi 17 septembre, au commissariat du 5e arrondissement. Selon des proches interrogés par la police, Frédéric P. a possédé chez lui un drapeau nazi et conserve encore un mug « Adolf Hitler », « pour la blague », s’est-il justifié. L’agression est intervenue moins de dix jours après la parution du livre de StreetPress, Le Système Soral, enquête sur un facho business (éd. Calmann-Levy). Ainsi, le nom de notre éditeur y apparaissait dès la page 2 avec la mention « ouvrage publié sous la direction de Marc Grinsztajn ».
Mise à jour du 18.09 à 18h13 : Visage buriné, épaules carrées, le cheveu châtain-court avec un début de calvitie, Frédéric P. a comparu ce vendredi 18 septembre devant le 23e chambre du TGI de Paris pour « violences en raison de la religion, en état d’ivresse et avec arme par destination ». Contredisant ses premières déclarations au commissariat, où il avait expliqué que son entreprise avait fait faillite et qu’il vivait chez sa copine, il s’est cette fois présenté comme le propriétaire de leur appartement dans le 16e arrondissement à Paris tandis qu’il exerce toujours comme consultant dans le secteur de la restauration.
Son avocat a mis en avant sa situation de « déclassement social » et « des problèmes d’alcoolisme », Frédéric P. ayant bu le soir de l’agression. « Je souhaite mettre en place les moyens de corriger ce problème. Je me rends compte que cela va trop loin », a-t-il déclaré pendant l’audience, soulignant également ses épisodes dépressifs.
Alors que le procureur avait demandé la détention provisoire, pour garantir la sécurité de la victime, l’homme âgé de 36 ans est sorti libre et a été placé sous contrôle judiciaire. Le tribunal lui a imposé plusieurs obligations, dont l’interdiction de se rendre dans l’arrondissement de notre éditeur et de rentrer en contact avec lui. La prochaine audience a été fixée au 23 octobre.
StreetPress est aux côtés de son éditeur après cette agression. Toute la rédaction du site lui réaffirme ici son soutien et son amitié.
Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.
Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.
Je fais un don à partir de 1€ 💪Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.
Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.
Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.
Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.
Je donne
NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER