« On dit “putain”, avec un A (du verbe latin putere “puer”). Compris, putain de merde ? » Depuis quelques jours sur Twitter, mieux vaut ne pas se faire repérer par « Bescherelle ta mère » (@Bescherelle) : le compte y traque les fautes d’orthographe sans relâche. Une véritable inquisition au nom de la langue de Molière… sans s’interdire la langue de pute.
Ce style corrosif a très vite fait son succès : ouvert le 28 février dernier, celui-ci compte aujourd’hui 11.000 abonnés, auxquels s’ajoutent près de 6.000 fans Facebook.
No logo
Mais « Bescherelle ta mère » pourrait déjà vivre ses dernières heures. Mercredi 12 mars au matin, l’animateur de la page cherche à se connecter à son compte Facebook personnel. Patatras ! Il tombe sur un avis qui lui notifie que sa page « Bescherelle ta mère » fait l’objet d’un signalement pour viol de droits d’auteur. En cause, la photo du compte, une image de Jésus avec un Bescherelle.
Derrière cette vendetta numérique, se cache la maison d’édition Hatier, qui n’apprécie visiblement pas que la marque « Bescherelle » soit ainsi embarquée dans cette croisade au verbe fleuri.
« Ils comprennent le “combat” que je mène mais ne veulent pas qu’un compte avec autant d’injures soit pris pour le compte officiel de leur marque » regrette l’animateur du compte, qui dit travailler dans la communication. Résultat :
« Ils veulent que j’enlève “Bescherelle” des noms du site, de la page Facebook et du compte Twitter. »
Copyright
Jointe par StreetPress, la maison Hatier – 344 abonnés sur Twitter – explique être « en train d’échanger » avec le jeune homme et n’avoir « rien de plus » à dire. Est-ce que ce compte n’est pas un excellent coup de pub pour Bescherelle ? No comment du côté des éditeurs tatillons.
Notre communicant masqué à la langue bien pendue, lui, estime qu’ « on n’a jamais autant parlé de Bescherelle ». Mais si l’animateur de « Bescherelle ta mère » regrette la décision, il n’est pas surpris pour autant :
« Je me doutais que ça finirait par tomber, quand j’ai vu les fans et les followers arriver. »
Tumblr
« Bescherelle ta mère » va-t-il devoir fermer boutique ? L’image qu’il utilise dans son avatar est déposée, tout comme la marque Bescherelle. « Ils sont dans leur droit », avance le justicier masqué.
Ce taliban de la grammaire à ses heures perdues aura eu le temps de lâcher quelques scuds, et même de monter un site retraçant ses faits d’arme. Et nul n’est à l’abri : que ce soit Christine Boutin – épinglée pour avoir confondu le futur et le conditionnel du verbe avoir, Nadine Morano ou Kev Adams, décidément pas plus inspiré sur Twitter que sur scène…
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