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    19/11/2010

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    Pèlerinage à la Mecque : 5 astuces pour réussir son Hajj

    Par Kim Biegatch

    Chaque année, des dizaines de pèlerins partis accomplir le "voyage de leur vie" se font rouler par des agences de voyage et des imams-rabatteurs. Zakaria Nana, président de SOS pèlerin vous dévoile ses trucs et astuces pour y voir plus clair.

    1) Bien choisir son tour opérator

    Comment bien choisir son tour opérateur, c’est la question clé du pèlerinage à la Mecque. « On s’aperçoit qu’en France, les personnes prennent beaucoup de temps pour se préparer sur les aspects spirituels et financiers puisque, vous l’avez vu, tout cela est relativement coûteux. Les pèlerins épargnent en général toute une vie pour réaliser ce voyage mais ils négligent souvent la dimension logistique ».

    Pour bien choisir son opérateur de voyage, il existe deux sites d’information de référence sur internet :

    Le premier est le site d’information du ministère du Hajj en Arabie saoudite, Hajjinformation.com. « Une agence de voyage qui n’est pas répertoriée sur ce site n’est pas autorisée à organiser le pèlerinage », explique Zakaria Nana. « Mais on rencontre encore aujourd’hui, 5 ans après nos premières mobilisations sur le sujet, des gens qui choisissent des opérateurs de voyage sans être regardants sur cet aspect ». Le deuxième site d’information de référence, c’est celui de SOS pèlerin. «Nous avons pris la liste des 50 agences accréditées par le ministère du Hajj et nous y avons apporté une étude locale via l’opération pèlerin mystère ».

    Opération pèlerin mystère

    Ces opérations ont été mises en place pour la première fois en 2006 pour éditer la liste des agences de voyage recommandées par SOS pèlerin.
    « On travaille en amont. Avant le pèlerinage, on envoie des émissaires déguisés en pèlerins investiguer pour nous. Ils vont espionner, voir comment ils sont reçus au téléphone et dans l’agence de voyage. Pendant la saison du pèlerinage, on envoie des émissaires de SOS pèlerin sur place. Ils vont prendre des photos, rapporter des témoignages et de l’information.

    Au retour du Hajj, à partir du 25 novembre, on se mobilise aux Aéroports de Paris. On accueille les pèlerins à leur arrivée et on leur pose un certain nombre de questions sous forme d’enquête de satisfaction. Chaque année, on publie ensuite une liste d’opérateurs recommandés par SOS pèlerin ».

    2) Eviter les visas illégaux

    L’Arabie saoudite, en tant que pays hôte du Hajj, a le devoir d’apporter un accès gratuit aux lieux de pèlerinage à “l’ensemble des invités de dieu”. Le visa Hajj nécessaire pour le grand pèlerinage est attribué gratuitement par les services consulaires de l’ambassade d’Arabie saoudite. Mais certains profitent des quotats limités pour se constituer un petit bakchich. « On s’est aperçu que depuis 2006-2007 des vrais-faux visas étaient produits en Europe et étaient revendus aux pèlerins par l’intermédiaire d’un certain nombre de rabatteurs. Ils sont revendus par des mafieux entre 500 et 1000€ pièce.

    En plus de ces faux visas, il y a des visas de complaisance appelés « moujamala », attribués gratuitement à des personnalités et à des délégations de journalistes français invités par le royaume d’Arabie saoudite. Un certain nombre de ces visas sont revendus via des circuits parallèles. De nombreux pèlerins qui n’ont pas obtenu de visa Hajj payent donc une petite fortune pour ces visas de complaisance qui ont pourtant été délivrés gratuitement.

    3) Se méfier de son boucher et de son Imam

    D’après Zakaria Nana, les rabatteurs sont les éléments les plus néfastes du Hajj. « Ce sont des intermédiaires qui, quelques mois avant le Hadj, vont prospecter familles, parents, proches, amis, fidèles d’une mosquée…Ils vont leur dire : “J’ai un bon plan, je vais t’accompagner au Hadj dans des conditions fabuleuses. C’est une opportunité unique”. Tout ça brodé de Salam Alikoum et d’expressions rassurantes ». Ces personnes capturent un certain nombre de candidats au pèlerinage en leur prenant leur passeport, les éléments administratifs nécessaires et un acompte du forfait Hajj. Elles jouent un rôle d’intermédiaire auprès des agences de voyage. Leur but, c’est de ramasser le maximum de marge commerciale par pèlerin.

    « Parmi ces rabatteurs, on va trouver beaucoup de boucheries et de charcuteries halal du quartier, surtout en région parisienne, qui se transforment assez miraculeusement en guides spirituels du Hajj. Sont également impliqués quelques imams, des responsables de lieux de cultes musulmans* et des présidents d’associations culturelles. Rien n’est plus facile que d’escroquer un pèlerin qui est prêt à faire confiance à son frère ou à son imam aveuglément » met en garde Zakaria Nana

    « Les rabatteurs sont les éléments les plus néfastes du Hajj »

    « Parmi ces rabatteurs, on va trouver beaucoup de boucheries et de charcuteries hallal du quartier, surtout en région parisienne »

    4) Participer à la Hajj Academy

    Vous vous souvenez de la Nouvelle Star ? La Hajj Academy, c’est la même chose mais version pèlerinage. « On a monté un centre de formation qui permet de préparer les pèlerins qui se rendent à la Mecque » raconte Zakaria Nana. Il y a 4 grandes thématiques. D’abord, les conseils pratiques : comment préparer son voyage et parfois, sa valise. Ensuite, on aborde les conditions sanitaires : quelles vaccinations sont nécessaires et comme se préparer physiquement puisque ce pèlerinage est relativement difficile pour les pèlerins qui parcourent chaque jour plusieurs kilomètres. On évoque l’environnement multiculturel : il faut savoir que le Hajj rassemble 160 nations et 4 millions de pèlerins en Arabie saoudite. Et on termine par les rituels du pèlerinage : le Hajj comporte des étapes obligatoires et des rites de passage. On essaye de rendre ça compréhensible aux pèlerins français

    5) Appeler SOS Pèlerin disparu

    Depuis 2009, SOS Pèlerin a mis en place une antenne en Arabie saoudite, une sorte de « FBI Portés disparus de la Mecque ». Elle fournit des services de proximité. Les bénévoles parlent plusieurs langues (dont la langue arabe) et viennent en aide aux pèlerins français en difficulté. «Il y a quelques jours, nous sommes intervenus à la demande d’une famille française dont la mère s’est perdue en sortant de son hôtel lundi matin. Elle s’est égarée dans une foule de plusieurs millions de personnes à la Mecque. On a lancé un avis de recherche via des réseaux qu’on a mis en place. Elle a été retrouvée en moins de trois jours». Jack Malone a du souci à se faire.

    Source: Kim Biegatch | StreetPress
    Crédits photos: Omar Chatriwala pour Al Jazeera English | Flick’r Creative Commons

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