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    14/08/2013

    Jean-Baptiste et sa copine vont faire ramadan chez les Mollahs

    Par Mathieu Molard

    Pendant que tu te la collais à Ibiza, eux préféraient faire un tour dans les pires dictatures de la planète. Rafting au Zimbabwe, voyage culturel en Iran ou jeux d'alcool en Corée du Nord, ils racontent leurs drôles de vacances.

    Histoire de corser un peu l’aventure – ou par maladresse, Jean-Baptiste et sa copine décident de partir pendant le mois du Ramadan. « Ce n’était pas forcément une très bonne idée ! » Il garde tout de même un super souvenir de ce voyage et compte bien y refaire un tour un de ces quatre.

    Visa Avant de partir on a fait une demande de visa auprès de l’ambassade à Paris. Finalement c’était assez simple et pas très cher : 50 euros. Pour entrer dans le pays on a pris le train depuis Istanbul jusqu’à Tabriz. Ça revenait moins cher que l’avion. Il n’y avait presque que des Iraniens qui rentraient au pays. A l’approche de la frontière, on voit un étrange ballet : toutes les femmes, qui en Turquie ne portaient pas le voile, se couvraient la tête. C’est obligatoire, même pour les touristes.

    Trip Le premier jour, on se baladait dans les rues. On sentait vraiment tous les regards peser sur nous. Sans vraiment savoir pourquoi. On a fini par comprendre : mon amie portait un pantalon qui sans être moulant, épousait un peu la forme de ses fesses. A partir du lendemain, elle portait une tunique par-dessus et ça passait mieux. Mais ça a été vraiment une sensation étrange, un peu comme d’être à poil dans le métro parisien ! On était en plein ramadan. Ce n’est pas forcément une bonne idée dans une république islamique. Aucun commerce n’était ouvert entre le lever et le coucher du soleil. Le midi, on se planquait dans notre chambre d’hôtel pour grignoter ce qu’on avait acheté le matin très tôt. Ils tolèrent que les touristes boivent un peu d’eau dans la rue, mais même ça on évitait. On sentait bien que c’était mal vu.

    Les gens Mais sinon en règle générale les gens étaient très contents de nous voir. Parfois des jeunes venaient nous parler dans la rue, juste pour exercer leur anglais où de très vieux messieurs qui avaient appris le français à l’époque du Chah. Étonnant de rencontrer des gens qui avaient une culture littéraire plus grande que la mienne. On a pu parler de politique, mais il ne faut jamais aborder toi-même la question. L’ambiance est tout de même un peu pesante. Derrière l’apparence de quasi-normalité, tu sens que tu ne peux pas parler de tout.

    Big brother Et puis il y a des rencontres qui ne semblent pas tout à fait fortuites. Des mecs qui t’accostent dans la rue, qui parlent trop bien anglais. Qui te demandent où tu dors, où tu étais, ce que tu comptes faire… Après c’est peut-être de la paranoïa, on ne saura jamais.

    Le tourisme On y était juste après les grandes manifestations donc il n’y avait presque pas de touristes. On a rencontré un car d’allemands, sinon aucun autre voyage organisé. Il y a de nombreuses infrastructures, complètement vides. C’est dommage, certains sites valent largement les temples égyptiens. Les touristes japonais en moins.


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